Depuis sa création, le Prix du meilleur jeune économiste, décerné par Le Monde et le Cercle des économistes, vise à distinguer, non seulement l’excellence de la production académique des économistes français de moins de 41 ans, mais aussi leur contribution au débat public en matière de politique économique ou de prise de décision parmi les acteurs privés, en n’oubliant pas les autres sciences sociales.
On retrouve donc, dans l’attribution de ce prix, la mission du Cercle des économistes qui est d’organiser et de promouvoir un débat économique ouvert et accessible à tous. Fondé en 1992, à l’initiative de Jean-Hervé Lorenzi, le Cercle réunit 36 membres, pour la plupart universitaires, qui ont exercé ou qui exercent des responsabilités privées ou publiques. Chacun de ces membres a des approches et des compétences différentes, garantissant ainsi une richesse des débats. Mais une conviction les rassemble : la nécessité d’offrir un espace de dialogue et de confrontation d’idées entre les économistes et avec la société.
Cette année, la sous-représentation des recherches consacrées à l’économie de l’entreprise se confirme
Cette année, pour l’attribution du Prix du meilleur jeune économiste 2019 et des trois nominations, le jury a reçu 49 candidatures, contre 48 en 2018, 42 en 2017 et 45 en 2016. Dix-huit d’entre eux présentaient leur candidature pour la première fois. Dix candidats sont affectés à l’étranger et, donc, trente-neuf occupent des postes de professeur ou de chercheur en France. On dénombrait seulement 13 femmes, mais la parité est scrupuleusement respectée dans le palmarès.
Les travaux des candidats donnent un aperçu des thématiques de recherche dominantes au sein de cette génération de jeunes économistes. Parmi celles des lauréats, citons : les interdépendances entre la fiscalité et les inégalités, en lien avec l’acquisition du capital humain ou l’innovation ; le rôle des syndicats et des formes institutionnelles de dialogue social et de négociation salariale dans la croissance ; l’économie politique de l’information et des médias, couplée à la question du financement de la démocratie ; enfin, les relations entre les chocs économiques ou climatiques et les guerres, les conflits pour l’appropriation des ressources naturelles, les rapports entre la médiatisation de la violence attribuée aux étrangers et la montée des populismes.
Certaines tendances au renouvellement des démarches
Dans les programmes de recherche des autres candidats, on retrouve les thématiques traditionnelles : les imperfections de la finance ; la question de l’accès sélectif aux biens publics (éducation, santé) ; les relations entre la démographie et la croissance ; les conséquences de l’innovation sur la croissance potentielle… Mais on découvre également des préoccupations très proches des défis d’aujourd’hui : le poids des discriminations par genre, par appartenance sociale ou religieuse dans l’accès à l’emploi et, plus généralement, la question lancinante des inégalités.
Il vous reste 40.44% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.